/ Ils font le territoire
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raconte des histoires
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« Je n'en reviens toujours pas de l'accueil extraordinaire qu'a reçu le film. Qu'il ait obtenu tant de récompenses, qu'il soit diffusé sur Canal +. Je suis heureux de ce succès, mais aussi le premier étonné ».
Ce film dont il est question, c'est L' Américain. Le tout premier court-métrage du Morétain Maxime Renard. Depuis sa sortie, il y a deux ans, le film tourné à Nemours, au sein du quartier Beauregard, a voyagé dans toute la France, des salles obscures parisiennes aux écrans du fin fond de la Lozère. L' Américain a été projeté dans de nombreux festivals où il a ému, titillé l'imagination du public et récolté de nombreux prix. «Pour moi, le plus important c'est que ça puisse toucher les gens. Lorsque l'on tourne, on ne sait absolument pas quel va être la destinée du film ».
En 22 minutes, Maxime y raconte l'histoire de Malik, un jeune qui erre dans son quartier, peine à se faire des amis, à trouver des partenaires de jeu pour tromper l'ennui, trouver sa place. Pour attirer l'attention, le héros emprunte les rêves d'un autre, s'invente un départ imminent vers la Californie, direction les bancs de L'UCLA, section cinéma. Un mensonge qui va faire de lui la coqueluche et l'espoir de toute la communauté, et l'entraîner très loin.
« Malik me ressemble un peu. C'est un personnage qui fait écho à mon adolescence », confie le jeune réalisateur. Maxime l'avoue volontiers, il a mis beaucoup de lui dans ce premier opus : l'ennui d'une enfance solitaire passée à Migennes entre les immeubles de son quartier et la campagne autour, le goût immodéré des histoires, les envies d'ailleurs, et les rêves de cinéma. Mais pas n'importe quel cinéma. Et pas à tout prix. Pas celui des paillettes, ni celui de l'industrie dans laquelle il a travaillé un moment après ses études, comme technicien caméra, et qui lui a déplu. Trop de stress. Pas assez de créativité, de partage. « Le cinéma, c'est avant tout une passion. Je ne l'envisage pas comme une carrière. Je le pratique en amateur, avec amour et à petites doses » affirme-t-il. Ce qui le motive, c'est le plaisir de créer ensemble, avec son équipe. En famille presque. Contacté par des producteurs suite au succès de L'Américain, le jeune Morétain travaille actuellement à l'écriture de son prochain film. Un court, toujours, pour lequel il a trouvé l'inspiration dans son travail saisonnier. En 2023 et 2024, il a secondé d'avril à fin octobre la capitaine de port des haltes fluviales de Moret Seine & Loing et espère reprendre du service cette année. « Les lieux sont souvent à la racine de mes projets lorsque j'écris. Le bord de l'eau, les bateaux et le chantier naval non loin, c'est une vraie source d'inspiration. Un univers à part. On y côtoie aussi bien des voyageurs que des gens qui sont très ancrés dans leurs territoires ». Maxime nous a offert un scoop, le récit devrait mettre en scène un jeune mécanicien naval et peut-être même une belle histoire d'amour. n
maxime-renard.tumblr.com
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