/ Ils font le territoire
L'esprit équipe de France
Donatien Schauly a remporté son troisième titre de champion du monde militaire en saut d’obstacles. Ce cavalier Vernoucellois qui a participé aux Jeux de Londres en concours complet (triathlon équestre) se prépare pour Paris 2024.
Participer aux Jeux olympiques, c’est un moment unique dans une carrière ?
Effectivement, c’est une expérience assez unique. Il existe très peu de rassemblements où l’on côtoie d’autres athlètes, d’autres sports. L’équitation, c’est plutôt un sport individuel. Là, on ressent vraiment l’esprit équipe de France. On sent que l’on fait partie d’un clan français multisports. Tout le monde est très curieux de découvrir les disciplines des autres. C’est un moment d’échange, de rencontre… C’est phénoménal !
C’est aussi une rencontre avec le public ?
Oui, c’est vrai. À Londres, il y avait énormément de public, car en Angleterre, le sport équestre c’est quelque chose de très fort. Le deuxième jour, l’épreuve de cross se déroulait à Greenwich Park, l’équivalent de ce que devrait être l’épreuve en 2024, dans le parc du château de Versailles. Quand on est arrivé pour faire les derniers repérages, il y avait une foule immense. À perte de vue. Les organisateurs ont dû fermer les portes pour limiter l’affluence.
En amont, c'est beaucoup de pression?
Une échéance olympique c’est quelque chose qui se prépare longtemps à l’avance. En concours complet, il n’y a que 3 places, très convoitées. Avec toute la médiatisation, l’enjeu que l’on en fait, ce n’est pas si évident que ça d’être prêt au bon moment, surtout pour nous qui travaillons en couple avec un cheval. Il faut que le cavalier et le cheval soient en pleine forme, avec les bons résultats à ce moment-là. C’est assez délicat, car les chevaux peuvent se faire de petites blessures et la guérison se compte en mois.
Vous êtes dans la course pour 2024 ?
J'étais bien dans la course, mais certains de mes chevaux ont rencontré des petits problèmes de santé. Il me reste un cheval qui va avoir le bon âge, avec un fort potentiel. L’année 2023 va être déterminante : il faut décrocher la qualification.
Comment se déroule l’épreuve de concours complet ?
Elle se décompose en trois épreuves. Le saut d’obstacles, le dressage et le cross-country.Lors de l’épreuve de dressage, les chevaux sont jugés sur l’allure, la souplesse, pour le fond (cross-country), sur la rapidité, l’endurance et le courage. Le lendemain, le saut d’obstacle va servir notamment à juger de l’état de fraîcheur, à voir si le cheval et le cavalier sont capables de récupérer après le fond.
Les épreuves d’équitation sont mixtes. C’est rare dans les compétitions sportives.
Une fois sur le cheval, que l’on a dressé, soigné et appris à connaître, c’est une discipline où il n’y a pas d’avantage à être un homme. Les épreuves sont mixtes depuis toujours. S’il y avait très peu de femmes au départ,
ça s’est vraiment démocratisé.
Ce qui est génial dans notre sport, c’est que l’expérience apporte beaucoup. En fait, à haut niveau, il y a des hommes et des femmes, des jeunes et des personnes qui ont la cinquantaine. Aux Jeux,
on peut se retrouver avec côte à côte des cavaliers pour qui ce sera la première olympiade, et pour d’autres la troisième.
Trois participations aux JO, il y peu de sportifs qui peuvent connaître ça !
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