/ Ils font le territoire
Cet agriculteur passionné nous fait découvrir sa ferme familiale, la Nozaie à Nonville
La ferme de La Nozaie : agriculteurs passionnés
La Nozaie est une affaire de famille. Celle des Plouvier, cultivateurs et éleveurs depuis quatre générations à Nonville. Aujourd'hui, Marc et Christine, les parents rejoints par Romain et Adrien, leurs deux fils tiennent les rênes de cette ferme et de la boutique de produits locaux qu'ils y ont ouvert, il y a tout juste quatre ans. Romain nous présente la ferme.
Culture, élevage : que produisez-vous ici à la ferme ?
Nous exerçons plusieurs activités qui se complètent. Nous sommes producteurs de céréales, c'est la partie la plus importante de l'exploitation. Nous cultivons sur 350 hectares, du maïs, des tournesols,mais surtout, de l'orge et du blé, que nous vendons à une coopérative locale. Nous cultivons aussi du soja, des féveroles, des pois fourragés, des betteraves, du foin pour nourrir les bêtes et de la luzerne que l'on donne à nos moutons. Ils en raffolent et en bio c’est primordial de faire de la Luzerne.
Pourquoi cela ?
On en fait deux, trois ans. Ça nourrit le sol de façon naturelle et permet d’avoir des bons rendements après pour le blé et l'orge, tout en luttant contre le vrai fléau que sont les chardons lorsque l'on est en bio.
La conversion en bio, c'est récent?
Tout nos champs sont certifiés bio depuis l'installation de mon frère en 2017. Ensuite, en 2019/2020, on a converti l'élevage. C'est un processus qui prend 2 ans, un vrai investissement. Mon père en avait un peu marre du système conventionnel, très contraignant. Passer en bio, cela l'a remotivé.
Vous êtes éleveurs aussi ?
On fait aussi des volailles, et ça, ça date de mes grands-parents, et même de mes arrières-grands-parents. À l'époque, tout le monde faisait un peu de tout. Mes grands-parents élevaient des vaches laitières, des taurillons… Mon père, s'est lui, lancé dans le mouton, il a agrandi l'exploitation, beaucoup développé les volailles avec ma mère. Et quand mon frère Adrien s'est installé, ils se sont aussi mis à l'élevage de porcs, de cochons Large white, la race la plus répandue. C'est le cochon rose !
Reprendre la ferme familiale, c'est une fierté ?
Oui, bien sûr. La continuité familiale, c’est important. Et m'installer avec mon frère, ça aussi c'est un vrai motif de fierté. Nous sommes la quatrième génération. Pourtant, moi, je n'étais pas parti pour reprendre la ferme. Je m'étais plutôt tourné vers le métier de paysagiste. Mais, l'idée me trottait dans la tête et je me suis dit, pourquoi attendre ! À 20 ans, j'ai sauté le pas. Mon frère lui avait 21 ou 22 ans.
C'est jeune par rapport à la moyenne d'âge des agriculteurs du territoire
Oui. On est parmi les plus jeunes. Souvent trouver un repreneur pour ceux qui partent en retraite, ce n'est pas évident. Il y a de moins en moins d'exploitations, elles sont de plus en plus grandes. Le métier n'est pas facile, c'est dur, c'est beaucoup d'heures. Mais on a une certaine liberté.
Quels aspects de votre travail préférez-vous ?
On travaille en famille et on est tous assez polyvalents.
L'élevage c'est plus la partie de mon frère, mais quand on fait des mises bas d'agneaux, quand on les voit naître et grandir, ça fait partie des bons côtés. De la même manière, on sème dans les champs, puis on voit grandir les cultures... Récemment, il y a eu une période de grande sécheresse, mais là, on voit que la végétation repart, c'est beau ! Le contact avec la clientèle, c’est agréable aussi.
Vous êtes lancé dans la vente directe et la création d'une boutique récemment ?
La boutique, nous l'avons ouverte en 2019. Mais, la vente directe se pratiquait déjà bien avant, même du temps de mes grands-parents. Mais les habitudes de consommation changent. Pour les gens qui travaillent, ce n’était pas évident de venir chercher son poulet, sa douzaine d'oeufs à la ferme. C’était presque réservé aux retraités. Une boutique c'est plus cadré. Si on voulait développer la vente, il fallait qu’on ouvre une boutique pour toucher plus de clientèle.
Les gens viennent y chercher la qualité et le prix ?
Oui, et nous avons de très bons retours de notre clientèle qui vient parfois de loin. On sait ce que l'on produit, et avec quoi on le produit. Nous avons la chance de faire pousser la nourriture pour nos bêtes, ce n'est pas le cas de tous les producteurs. Il y en a beaucoup qui sont obligés d'acheter, et sont dépendants des marchés. Les céréales ont fortement augmenté, et ils doivent répercuter cette hausse sur leurs tarifs, nous, forcément, c'est moins le cas.
Vos produits ont un goût particulier ? Que disent les clients ?
Toutes nos bêtes passent la majeure partie de leur vie dehors et sont nourries avec ce qu'on cultive sur place. C'est ça notre force, ce qui les rend uniques. Le produit pour lequel nous avons le plus de retour ce sont les saucisses de porc ! Les gens sont vraiment fans. Nos merguez de brebis sont appréciées aussi. Un classique, c'est le poulet bien sûr!
Et quels autres produits proposez-vous ?
Nous travaillons avec une vingtaine de producteurs tous situés dans un rayon de moins de 30 km. Nous proposons les fruits et légumes des maraîchers, Alain Patron de Flagy, ou Benoit Feyler de Dormelles. Les bières de la Pachamama, et de La Gâtine, les produits de la ruche de Peau de miel, les savons des bulles du Lunain, de la farine, des oeufs, des confitures, du pain, du fromage ... un peu de tout.
Il n'y a pas de commerce alimentaire à Nonville. Vous êtes un peu l'épicerie du village?
Oui, en quelque sorte ... Mais nous ne sommes ouverts que 2 jours par semaine, le vendredi et le samedi matin. Et on vend uniquement des produits de saison pour le frais. Ici, on ne trouvera pas de tomates en décembre.
Vous vendez surtout en local ? Ou est-ce qu'il y a des gens qui viennent de loin ?
Nous avons des clients dans le secteur, mais aussi une clientèle parisienne, certains font une heure de route pour venir nous voir. Les gens nous connaissent aussi grâce à la Balade du goût, nous faisons des portes ouvertes à cette occasion chaque automne. Nous avons une ferme assez appréciée pour les participants, parce qu'il y a de tout à la Nozaie, c'est assez rare dans la région.
Ferme de La Nozaie, 6 Route de Montereau, Nonville
Tél. : 01 64 29 06 31 | Facebook
La ferme de la Nozaie est sur le guide des producteurs MSL
Revue de troupes
Brebis, cochons, poulardes… Romain Plouvier nous fait le détail du cheptel de la Nozaie.
« Nous avons une troupe d'une centaine de brebis, qui produisent des agneaux au printemps, tous labélisés bio. Une cinquantaine de porcs aussi. Chaque année, on fait à peu près 5 000 volailles. Nous avons essentiellement des poulets, mais aussi des pintades en fin d'année. Cette année, nous avons repris le canard, les oies, les chapons, les poulardes… et pour les fêtes, nous ferons peut-être aussi des dindes. »
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